Lors du dernier concours de "Black Rivers", nous avons eu l'occasion de pouvoir tirer le "Long Range", et en particulier le "Creedmore", tir au fusil "à la poudre noire" bien sûr.
L'un des tireurs (Lightning Eric) était équipé d'un superbe MARTNI - HENRY. Je le remercie à nouveau pour ses conseils sur le rechargement de la munition de 577-450:
Eric.
Ceci m'a fortement donné envie de "ressortir" le mien, qui sommeille paisiblement dans son "râtelier" depuis trop longtemps.
Du coup, j'en ai profité pour faire quelques photos, que voici, accompagnées d'un petit "historique" de cette arme:
Le fusil réglementaire britannique MARTINI - HENRY est directement dérivé du fusil PEABODY, la modification portant essentiellement sur l'adoption d'un chien non apparent (hamerless), selon le dispositif mis au point par le suisse Friedrich von MARTINI.
La création, et l'adoption, d'une arme moderne, tirant une cartouche chargée par la culasse, s'imposait aux britanniques dès 1864 depuis l'adoption par la Prusse du fusil DREYSE, et par la France du fusil CHASSEPOT.
Le SNIDER-ENFIELD, transformation du ENFIELD P53, fut initialement adopté, pour pallier rapidement au problème, mais à titre provisoire.
Enfin, en 1871, le modèle proposé par PEABODY - HENRY, modifié par l'utilisation du système MARTINI, fut retenu.
Après un bref passage par une munition de calibre .50, trop longue, et trop fragile, la cartouche de .577 SNIDER, rétreinte au collet à .45 inch est retenue. Elle prendra le nom de 577-450 M-H.
Elle contient 85 grains de poudre noire (soit 5,51 grammes) pour propulser un projectile en plomb de 480 grains (environ 30 gramme). La balle est "calepinnée" avec du papier, comme cela se faisait assez souvent à l'époque.
Produit sous différentes versions au fil des modifications, du Mk I au Mk IVc, le MARTINI-HENRY ne sera vraiment remplacé qu'en 1890, par le LEE-METFORD.
Il sera cependant encore utilisé aux "colonies", jusqu'au milieu de XXème siècle (soit la fin de la seconde guerre mondiale).
Les différentes versions sont les suivantes:
- Mk I: de 1871 à 1876
- Mk II: de 1877 à 1881
- Mk III: de 1881 à 1888
- Mk IV (de "a" à "c"), de 1888 à 1889.
Le Mk I et le Mk II était pourvu d'un indicateur de chargement (levier sur le coté droit, en forme de "goutte) de grande taille)
Les modèles suivants Mk III et IV seront équipés d'un indicateur de plus petite taille.
Les Mk I / II / III ont un levier "de sous -garde" de petite taille, le Mk IV subira une modification avec un levier de grande taille, qui facilite l'extraction de l'étui, mais ralentit grandement la cadence de tir à l'usage.
Quelques autres petits différences existent, quelques fois dues aux différents fabricants de l'arme.
Cette arme a été produite à plus de 500.000 exemplaires (certains vont jusque pas loin de 1.000.000 d'exemplaires, selon les sources).
L'arme est longue de 1,25 m pour un poids de quelque 3,8 kg !
Elle a servi particulièrement lors de la révolte du Mahdi, au Soudan (illustré par le siège de Karthoum, et la mort du fameux général GORDON), et bien sûr lors de la guerre contre les Zoulous.
Ce fusil, du type Mk III, est de fait, une fabrication "civile", et ne porte pas les marquages "réglementaires" de l'armée de Sa Gracieuse Majesté.
Il semble qu'un certain nombre d'officiers (et surement d'autres Gentlemen vivant "aux colonies"), armés réglementairement d'une arme de poing et d'un sabre, s'équipaient également (à leur frais) d'un fusil, en cas de coup dur.
Dans ce cas, l'arme ne portait évidemment pas le "broad arrow" et autres marquage réglementaires militaires.
Pour info, ne tenez pas compte des cartouches posées avec l'arme. Si les douilles sont bien destinées au calibre 577-450, j'ai juste positionné dessus un projectile de 45-70 (calibre de diamètre équivalent), pour donner une idée. Je n'ai plus de munitions pour cette arme sous la main, il faudra que j'en recharge à l'occasion.