"Oncle Simon vivait près de chez nous et à l'été 1870, sa femme faisait l'école chez elle et nous y allions avec nos revolvers à la ceinture.
À l'automne 1870, mon père s'est installé dans le comté de Brown. Il construisit un corral avec de gros rondins de chêne près de la maison, solidement ancrés pour le protéger des indiens. A la pleine lune nous y mettions nos chevaux pour la nuit excepté quand nous les montions le lendemain. Auquel cas nous les rentrions dans le corral jusqu'à la nuit, puis les conduisions à deux ou trois kilomètres, tenus entravés, et dormions à même le sol avec eux, nos armes sous le bras. Plusieurs fois nous avons entendu les indiens essayer d'entrer dans le corral, mais dès qu'ils nous ont entendu bouger, ils s'en allaient.
En 1871, mon frère Simon et moi étions partis rassembler le bétail avec 7 autres hommes. Nous l'avions parqué dans un corral d'un vieux ranch à Blanket Creek. Une nuit, les indiens ont dispersé nos chevaux, les ont fait courir au-dessus de notre camp et nous en ont volé 16. Ils nous ont laissé 9 selles, un chariot et 3 chevaux non encore débourrés. Nous étions à plusieurs kilomètres d'un campement, mais nous sommes enfin rentrés à la maison.
En 1872, Cal Suggs, en bivouac avec ses cow-boys sur East Clear Creek, à 6 km à l'ouest de Brownwood a vu des indiens avec une horde de chevaux tôt un matin. Il pensait qu'ils avaient peut-être ses chevaux précédemment volés. Alors, lui et ses cow-boys ont foncés sur les chevaux pour les isoler des indiens, mais ces derniers ont fait volte-face pour les affronter. Ils ont tiré et blessé un cow-boy à l'épaule et tué le cheval d'un autre. Cal a pris a pris en selle le cow-boy dont le cheval a été tué et pris la fuite. Il a emmené le cow-boy blessé à brownwood, puis avec 6 hommes, y compris moi-même, nous sommes allés droit sur la montagne Santa Anna et avons trouvé leur piste à l'ouest de la ville de Coleman, à un kilomètre ou deux derrière eux dans la prairie.
Ils ont menés les chevaux jusqu'à la nuit dans le bois à Hoards Creek. On les a suivis toute la nuit, pensant qu'on pourrait les intercepter à Moro Mountain. Aux premières lueurs du jour, nous avons trouvé une nouvelle piste et nous avons pensé que c'était celle des indiens, nous l'avons suivie et croisé Sam Chalston avec 7 ou 8 hommes. Nous étions tous heureux de nous voir et impatients d'arriver vers Moro, d'envoyer des éclaireurs jusqu'à 9 ou 10 heures du matin. Nous avons trouvé la piste qu'ils avaient parcouru toute la nuit. Ils étaient devant nous, nous avons suivis leurs traces jusqu'à l'endroit où ils ont traversé une grande prairie. Nous savions qu'ils nous verraient si nous allions nous positionner aux abords de la prairie avant la nuit, aussi nous nous sommes reposés jusqu'à la nuit tombées, puis avons repris la piste et marché jusqu'aux premières lueurs du jour. Nous nous sommes ensuite reposés une partie de la journée en tenant nos chevaux sellés. Faisant encore jour, nous les avons trouvé juste après qu'ils aient quitté leur campement où Swettwater est situé maintenant.
Ils avaient formé une ligne, dansant et agitant leurs boucliers au dessus de leurs têtes, mais quand ils nous ont vu arriver, ils ont couru. On s'est battus dans des canyons escarpés et à travers un bosquet de cèdre à environ 7 km, et quand on a envahi le terrain, on n'était que 7 à être dispersés sur environ 7 km. On les a fait fuir à 2 km plus loin. Ils nous ont tiré dessus avec des armes à longue portée et nous avons riposté avec nos pistolets et des armes à longue portée.
Quand on s'est tous retrouvés après les affrontements, on a tué des bisons et un ours. Ils étaient maigres, mais avons bien festoyé rompant notre jeûn, malgré le manque de sel. On s'est reposés jusqu'à la nuit, puis avons repris la piste pour rentrer à la maison avec un horde de chevaux fatigués.
Pendant cette chasse aux Indiens, j'ai pris une casquette indienne faite d'une peau de renard. La peau a été écorchée sur la tête, les jambes et les pieds, laissant les orteils et les ongles sur la peau. La peau était ensuite doublée côté chair, et le nez de la peau était attaché à la partie arrière de la peau, juste sous la queue. L'Indien L'a porté avec la queue dans le dos."
Du Journal de Benjamin S. Kuykendall-Brown county, Texas-1872