Je voudrai vous présenter une de mes dernières acquisitions.
J'ai hésité un temps, car si je souhaitais avoir une Winchester 1866, je voulais une "Carbine", format que j'affectionne tout particulièrement.
Mais l'occasion (qui fait le larron, comme chacun sait) et qui s'est présentée à moi était une version "Musket"...c'est à dire tout l'inverse, puisque c'est la version la plus longue que l'on puisse trouver chez Winchester.
En effet, les modèles "Musket" sont chez Winchester, et selon l'appellation traditionnelle de l’époque, aux USA en tout cas, les versions militaires d'armes d'épaule pour l'infanterie.
15.000 Muskets furent fabriqués par Winchester, dans l'espoir de décrocher un contrat pour l'armée. Si l'armée US en acheta quelques uns à titre d'essai suite à un lobbying forcené de Winchester, ces armes, utilisées aux Philippines, ne rencontrèrent pas un grand succès auprès des soldats engagés dans ce conflit local.
Une nouvelle occasion s'offrit suite à la défaite de l'armée impériale française en 1870, quand le nouveau gouvernement républicain se mit à la recherche d'armes, suite aux pertes importantes de fusils Chassepot. Parmi les nombreux modèles de tous genres que les français achetèrent principalement aux États-Unis, au tire de la "Défense Nationale", se trouvèrent un certain nombre de ces fusils 1866 Musket, (et aussi quelques carabines).
L'arme que je vais vous présenter a fait partie de ce contrat. Livrée avec de nombreuses autres Musket 1866, à des troupes basée aux alentours de la ville de Chartres. Elle n'a pas dû bouger beaucoup depuis cette date, puisqu'elle a été retrouvée dans une famille habitant non loin, dans la région de Dreux !
Elle a été légèrement modifiée, peu après la guerre, manifestement pour être utilisée à la chasse, car elle a perdue sa hausse d'origine, échangée contre une autre plus adaptée à ce nouveau rôle.
Pour le reste, si ce n'est que les marquages de "Patend" Winchester ne sont plus lisibles, l'arme est en excellent état de conservation, et son mécanisme est particulièrement vigoureux. Le canon a par contre conservé la marque d'épreuve du maitre "canonnier" dans sa partie inférieure, non visible sans enlever le garde-main, marquage identique à celui que j'ai pu observer sur d'autres de mes armes originales, à savoir une succession de 3 ou 4 (j'ai un doute) "C" inversés.
Je me suis mis en quête d'une baïonnette adaptée à ce modèle, puisque comme tout "fusil réglementaire", il se devait d'être équipé de cet "appendice".
Après une courte désillusion suite à une annonce sur NB, qui en fait était pour une une version de 1873 (et non pour une 1866...la longueur de la baïonnette est légèrement différente, ce qui permet de faire le distinguo), j'ai trouvé mon bonheur aux USA, et je suis en attente de cette dernière. (cette baïonnette est "à douille"; Il a existé également une baïonnette du type Yatagan, mais nécessitant un tenon de baïonnette sur l'anneau avant de l'arme, et ce modèle de Musket est plus rare).
La suite un peu plus tard.
A noter que cette arme porte le numéro 35837, ce qui place sa fabrication en 1870...juste à temps pour prendre le chemin de la France